Les TPE – Très Petites Entreprises – et PME – Petites et Moyennes Entreprises – constituent l’immense majorité du tissu économique français. Pourtant, bien que souvent regroupées, ces deux catégories présentent de grandes différences dans leur fonctionnement.
Quels éléments distinguent réellement la TPE de la PME ? Retour sur les principaux défis des deux profils d’entreprise.
La distinction entre TPE et PME, une question de taille et de revenu
La part des TPE et PME en France est considérable, puisqu’en France, les premières représentent plus de 95% des entreprises, et les secondes 4%. Au total, ces deux groupes incluent plus de 4 millions d’entreprises et emploient 6,2 millions de salariés.
Bien que les TPE fassent officiellement partie de la famille des PME, il existe une différence nette entre les deux profils d’entreprise. La première réside dans leur taille et le chiffre d’affaires généré. Par TPE, on désigne en effet les entreprises de moins de 10 salariés réalisant un chiffre d’affaires annuel inférieur à 2 millions d’euros. La PME se caractérise quant à elle par un effectif de moins de 250 salariés, avec un chiffre d’affaires n’excédant pas 50 millions d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 43 millions d’euros. Une distinction qui s’applique à tous les secteurs d’activité.
Au-delà des critères chiffrés, ce facteur de taille des entreprises a une incidence sur leurs défis aussi bien opérationnels que stratégiques, et donc, un impact dans le choix des solutions de gestion utilisées par l’entreprise, comme le CRM PME ou encore la mise en place d’un ERP. La Très Petite Entreprise, tout d’abord, doit faire face quotidiennement à des impératifs de survie et de pérennisation de son activité. Ses ressources très limitées et sa structure réduite l’obligent à une extrême agilité.
Les principaux enjeux d’une TPE seront par exemple :
- Assurer une trésorerie suffisante ;
- Fidéliser une clientèle locale ;
- Conjuguer plusieurs rôles opérationnels.
Au-delà des différences évidentes issues de la définition d’une PME, cette typologie d’entreprise fait face à des défis de développement et de croissance plus ambitieux, bien qu’il lui faille aussi préserver sa flexibilité. Ses principaux objectifs seront :
- Structurer son organisation et ses processus ;
- Élargir son offre et son marché ;
- Financer ses investissements.
De la TPE à la PME, un mode de gestion et des stratégies bien distincts
Une fois ces enjeux posés, les problématiques quotidiennes des deux types d’entreprise s’avèrent bien différentes. PME et TPE se distinguent avant tout par :
La gouvernance
Les organisations décisionnelles des deux types d’entreprise reflètent leur décalage de taille. Car la plupart des TPE possèdent une gouvernance centralisée, un dirigeant unique en assumant la plupart des responsabilités.
Il en va différemment dans une PME ! Au sein des moyennes entreprises, la gouvernance est plus complexe, avec la structuration de services (commercial, financier, marketing…) et des processus de décision plus formalisés. Un comité de direction supervise les opérations tandis que le dirigeant définit la stratégie d’entreprise.
Ressources financières, humaines et technologiques
TPE et PME se distinguent également sur le plan financier. Les capacités d’investissement d’une TPE sont en effet extrêmement restreintes : l’entreprise s’appuie essentiellement sur son expertise métier, des solutions technologiques de base, et un réseau informel de compétences. En matière de financement externe, les TPE dépendent principalement de leur autofinancement ou des aides publiques qui leur sont dédiées.
Les PME, en revanche, disposent de ressources plus conséquentes pour se développer, recruter des profils qualifiés, acquérir des outils performants et mener des projets structurants (solutions technologiques avancées et R&D notamment). La principale priorité de ces entreprises est d’affiner leurs processus et leur organisation pour soutenir leur croissance.
Stratégies commerciales
À moyens différents, objectifs commerciaux différents. Si l’activité d’une Très Petite Entreprise s’opère généralement de façon locale avec une forte dépendance envers les réseaux de proximité, la PME vise généralement de nouveaux marchés nationaux ou régionaux, sur le sol français ou à l’international. Ses moyens marketing et commerciaux plus conséquents lui permettent généralement de déployer une stratégie plus ambitieuse. La PME pourra aussi plus facilement se doter des outils logiciels permettant de l’appliquer.
Enjeux réglementaires et juridiques
Enfin, les différences entre TPE et PME se jouent aussi sur le plan de la réglementation ! Si celle des TPE demeure relativement simple en matière de droit du travail, de comptabilité ou de fiscalité, pour la PME, l’encadrement légal et réglementaire devient beaucoup plus complexe. À mesure que son organisation et son activité se développent, l’entreprise doit également composer avec une multitude de textes régissant son fonctionnement par domaine (relations sociales, droit des sociétés, environnement) et assurer une rigoureuse conformité aux directives légales.
Bien que liées par la terminologie, donc, les TPE et PME évoluent dans des univers et avec des problématiques bien distincts. Pour les dirigeants de TPE, il est naturel de viser, à terme, une évolution vers la PME. Comprendre les enjeux de chacune est alors essentiel pour encadrer sa transition et poursuivre sa croissance.
